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Nan
La cité
Le jour se lève sur น่าน (Nan), ville à l’ambiance provinciale qui abrite quelques vingt, vingt-cinq mille âmes, aux rues bordées de maisons de style Lanna, preuve du passé historique de la cité. Lorsque sur ma moto, je dépasse l’ancienne muraille de brique, dont le rouge tranche sur la lumière blafarde, le froid me surprend. C’est l’hiver.
Devant les petites habitations de bois typiques, les tables à offrande attendent déjà la procession des moines.
Plus loin, les cuisines ambulantes attirent les chalands par leurs odeurs de riz parfumé ou d’effluves de soupe.
Les éclats de voix rompent le silence de la nuit, les rires des parents venus chercher le petit déjeuner des enfants restés à s’étirer dans leur lit. Avec leurs yeux endormis, ils grignotent un peu de douceur dans leurs draps propres.
— Oui, encore cinq minutes…
La rivière
Sous le pont, drapés de brume matinale, des hommes et des bêtes s’activent dans le lit de la แม่น้ำน่าน (rivière Nan). Son eau s’écoule vers le sud pour aller gonfler le fleuve แม่น้ำเจ้าพระยา (Chao Phraya) à Nakhon Sawan, puis Bangkok et le golfe de Thaïlande.

Sur la route du temple วัดศรีบุญเรือง (Wat Si Bun Rueang), irrésistiblement attiré par un étrange manège, curieux, je stoppe pour observer. Rapidement, je vois un accès se dessiner sur la rive droite, je fais un demi-tour prudent, attention au code de la route, nous roulons à gauche, ici, et j’entame la descente sur le chemin pierreux. Le souffle des buffles, les clapotis, les cliquetis se mêlent aux éclats de voix des hommes qui encouragent leurs bêtes de somme.

– สวัสดีครบ ได้ไหม (Sawadeekrap daille maille – Bonjour, puis-je ?) en montrant l’appareil photo.
Transi de froid, l’homme trempé me sourit tout de même et lance un :
– ได้ได้ (daille daille- oui)



Lentement, les aller-retour s’enchainent avec une volonté à toute épreuve.


À la voix et avec quelques éclaboussures, les buffles s’ébranlent tout en puissance. La lourde charrette se déplace dans la lumière du soleil levant. La température va rapidement se monter.


La rivière n’offre pas seulement des galets, mais fournit du sable, tout aussi laborieux, à extraire.



Je parlais dans cet article de l’hommage que je rends devant chaque grand édifice. Je me sens aujourd’hui vraiment à la base de toutes ces constructions. Lors de mes visites, je reste admiratif, non pas du faste, mais de toutes les petites mains qui ont œuvré à l’élévation des puissants.
La soirée
Le jour se couche sur น่าน (Nan). Nous avons de la chance, une fête s’annonce dans le quartier.
Devant ma curiosité, je reçois une invitation sincère, je me joins au cortège.
Dans leur costume régional, modestes pantalons indigo, hauts blancs, et la taille ceinturée par un ผ้าขาวม้า (Pha Khao Ma), les hommes s’occupent de l’ambiance euphonique. Les femmes dans leurs chemisiers clairs, finement brodés sur une jupe de soie irisée, chantent et dansent. Leurs mains décrivent des arabesques dans le ciel sombre. Ces papillons de nuit virevoltent dans la lumière des lanternes, qui créent des surprises visuelles extraordinairement envoutantes. Les yeux grands ouverts pour ne rien manquer, je me joins à la procession jusqu’au temple.




Je me laisse porter par la bonne humeur communicative.
Le temple scintille de mille feux. Les bougies éclairent les statues de Bouddha, les fleurs colorées embaument l’air, et les chants des moines résonnent dans la cour. L’activité grouillante n’entame pas l’ambiance zen qui règne autour du stupa, il est ce soir le centre d’intérêt, l’objet de toutes les attentions. Dans un geste auguste, tour à tour, chaque participant jette un peu d’eau sur l’édifice.

La transmission

Les fidèles se retirent, le cœur rempli de paix et de sérénité.

Je comprends mieux la culture et les traditions de la Thaïlande, sans en appréhender tous les tenants et aboutissants, la force de la communauté qui se manifeste à travers les fêtes et les cérémonies religieuses, la ténacité des habitants, qui travaillent dur pour subvenir à leurs besoins et préserver leur patrimoine. Je reste admiratif.
Pour conclure
น่าน (Nan), laisse un souvenir inoubliable, idéal pour se ressourcer et de se reconnecter à l’essentiel.
Au cours de cette journée, la leçon débutée ici se trouve confortée : la beauté se déniche dans les choses simples. Les petites maisons de bois, les rues animées, la rivière qui coule paisiblement, tout contribue à créer une atmosphère harmonieuse et sereine. Les habitants perpétuent leurs traditions avec fierté, les jeunes reprennent le flambeau et ils partagent avec générosité.
Magnifique reportage. J’adore tes photos tu le sais mais certaines plus que d’autres. Toutefois il m’est difficile de dire qu’elle est ma préférée. Alors le monsieur avec ses buffles transi de froid, celui qui envoie le sable avec sa pelle, la dame qui envoie l’eau enfin plein d’autres……enfin toutes. Bravo mon ami
Merci, Kathy pour tes mots si chaleureux ! Je suis ravi que le reportage t’ait plu. Je comprends la difficulté de choisir une préférée parmi ces moments capturés, chacune avec sa propre histoire raconte une facette unique de cette expérience.
Ton appréciation pour toutes les photos me touche beaucoup.
Merci de partager cette aventure avec moi ! ✨
Très belle région… Et petite ville très agréable pour se poser quelques jours. Très peu de touristes (occidentaux en tout cas).
Très joli texte et belles photos pour honorer cette région pas très connue.
Merci Yvette ! Ton appréciation me touche beaucoup. Nan est en effet une perle méconnue, et c’était un plaisir de la partager à travers mes mots et mes photos.
Un autre article va sortir sous peu. (~,O)
Très belle lumière pour les photos des buffles qui vient adoucir un peu le travail fastidieux de ces bêtes. J’aime aussi les jets d’eau qui créent un lien éphémère mais certain avec Bouddha. Bravo pour ce reportage.
Merci Lisiane ! Je suis ravi que tu apprécies la lumière des photos des buffles, elle offre effectivement une dimension particulière au travail ardu de ces animaux. Tu as vu les liens éphémères, mais significatifs qui s’établissent avec Bouddha. Une lecture en adéquation avec l’instant et les sensations de la capture fait toujours plaisir. Merci beaucoup pour tes compliments sur le reportage, cela représente beaucoup pour moi. N’hésite pas à partager. Encore merci pour ton soutien !
De beaux moments avec le travail dans l’eau avec les buffles
Merci infiniment, Magali ! Les moments passés à observer le travail avec les buffles dans l’eau ont été particulièrement mémorables. C’était une expérience unique et enrichissante. Nan offre vraiment des instants magiques et authentiques. As-tu déjà eu l’occasion de vivre une expérience similaire ?
J’aime beaucoup, beaucoup cet article et surtout les photos . Bravo .
Merci Danielle pour ces mots chaleureux ! Je suis ravi que l’article et les photos aient su capturer ton attention. Si tu as d’autres retours ou des suggestions, n’hésite pas à les partager. Ton enthousiasme est une véritable source d’inspiration ! ✨
Travail de bel intérêt. Didactique sans être fastidieux. L’intention du voyage est admirable. Une volonté en action. Le fil conducteur s’énonce en trois temps: Découvrir. Comprendre. Goûter.
Je suis ravi que vous ayez apprécié l’article et que vous ayez trouvé son approche didactique sans être fastidieuse. Vos mots sont une véritable source d’encouragement. L’intention du voyage était en effet de partager une expérience immersive en trois phases : la découverte, la compréhension, et surtout, savourer chaque instant. Merci beaucoup pour votre retour positif et pour avoir pris le temps de partager vos impressions. N’hésitez pas à partager !