Drame sous les eaux thaïlandaises
Mer idéale
Je nage dans les eaux bleues et tempérées du golfe de Thaïlande, sous une météo clémente, pas de tempête à l’horizon. Toutes les conditions sont réunies pour une journée parfaite.
Le soleil brille dans l’azur après avoir fait son show de star. (À relire là)
Je vis une expérience incroyablement apaisante.
Soudain, tout bascule, un collier me saisit. Je repousse ce cadeau. Je me débats. Chaque mouvement m’englue davantage dans ce filet. Le nylon cisaille mes chairs. Mes efforts épuisent ma réserve d’oxygène. Je retiens ma respiration. Mes poumons s’enflamment.
Je suffoque.
De guerre lasse, j’abdique.
À quoi bon ?
C’est la fin
Le noir.
L’outrenoir.
L’obscur fléchit lentement puis une éblouissante lueur blanche m’enveloppe. Cette quiétude efface mes souffrances, mes sensations s’estompent dans le silence et le calme d’un tunnel.
Étrange, je me détache de mon corps, je me vois de l’extérieur comme sur un écran. Je ressens déjà l’appartenance à un autre monde et un indescriptible bien-être !
Les souvenirs défilent dans un kaléidoscope de moments précieux et douloureux. J’ai vécu pleine d’aventures, d’amour et de découvertes.
Maintenant, je m’épuise.
Je me résous au grand départ.
Je m’abandonne.
Le noir
Bientôt, je fusionnerai avec cette vaste étendue céleste où brillent d’innombrables étoiles. Une étrange paix s’empare de moi, j’accepte d’accueillir ce monde mystérieux qui m’attend.
Être ange, étrange !
Plus de crainte, plus de peur, je quitte mon corps, je deviens « légèreté absolue ». Une profonde sérénité m’envahit. Une tranquillité émouvante m’inonde. Je me sens chez moi dans cette énergie bienveillante. C’est un moment mystique, rare. Je baigne dans un amour universel et je ressens une connexion intense avec une compréhension globale.
Je savoure cet instant inoubliable, prête pour le grand voyage vers cet espace liminal. Soudain, j’entends une voix douce qui chuchote :
— Ton heure n’est pas venue. Ce n’est pas maintenant. Tu dois accomplir tant de choses.
D’autres paroles me parviennent, plus vives mais étouffées, :
— Je l’ai trouvée au large, dans le filet. Je croyais que c’était sa fin.
— Bonne idée de nous appeler…
— Quand je l’ai vue bouger, je ne savais pas vraiment trop quoi faire. — Je pense que tu lui as sauvé la vie…
Retour sur terre
Soudain, un éclair aveuglant et douloureux, que se passe-t-il ? Je n’imaginais pas le paradis des tortues comme ça.
Ils ont soulevé le couvercle, puis m’ont attrapée, avec leurs gants qui ressemblent tant à des méduses. Je me souviens qu’enfant en avoir déjà croisé, j’avais gouté et dégouté, heureusement, je n’avais pu les avaler.
Rapidement, je rejoins la réalité et mon corps meurtri.
Mon cœur cogne à tout rompre. Je reviens de loin. J’ai peur.
La chance me sourit encore, ces humains prouvent leur humanité.
Ils soignent mes blessures, mais, aïe ! Ça pique.
Ils me pèsent, me mesurent, me tournent, me retournent.
Ils me relâchent enfin…
Vite, fuyons.
Pas de drame aujourd’hui, mon aventure près des rives de Thaïlande se finit bien, cette fois- ci…
Différentes visions culturelles
Alors que je retrouve ma liberté dans les eaux thaïlandaises, je ne peux m’empêcher de réfléchir aux différentes façons dont les humains perçoivent la nature et leur place en son sein.
Par exemple, les chrétiens, considèrent la création comme une œuvre confiée par Dieu à l’Homme pour qu’il en soit le gérant. Cette vision le dispose au sommet de la hiérarchie biologique, lui accordant le droit d’utiliser les ressources de la Terre pour son bien-être.
En revanche, dans la philosophie bouddhiste, ils n’occupent pas une position prépondérante. Ils ne sentent pas les maîtres du monde, mais simplement une partie intégrante de celui-ci, au même titre que les autres êtres vivants.
Ces deux visions ont des conséquences importantes sur l’interaction avec notre biodiversité. L’approche chrétienne traditionnelle a souvent conduit à une exploitation intensive des ressources, ce qui a eu un impact négatif sur notre biotope.
La perspective bouddhiste, quant à elle, prône un respect plus profond de la nature et une démarche plus durable dans notre cohabitation.
Je trouve crucial d’explorer ces différentes vues. Cela nous permet de mieux comprendre les enjeux écologiques actuels et de choisir de façon plus éclairée en matière de consommation et de mode de vie.
Je remercie mes sauveurs, je réalise que, quelle que soit notre vision du monde, nous avons tous la capacité d’agir avec bienveillance et de la tolérance envers l’environnement et ses créatures.
« Il importe guère qu’un être soit croyant ou non : il est beaucoup plus important qu’il soit bon. »
Dalaï-lama (1950)
N’oublions pas la taille de notre planète, la disparition de Ben m’a inspiré ce petit message simple :
La Terre, un point c’est tout !
Pour approfondir, l’extrait à mettre dans le programme scolaire de toutes les écoles du monde, à la place des conflits, par exemple :
l’enseignement du bouddhisme sur la nature