Trésors
J’accompagne le pêcheur dans sa quête de petits crabes utiles pour la salade ส้มตำ1 (Som Tam – Papaya pok pok). La plage jonchée de déchets, je « voyage en Absurdie » 2, et je me questionne sur le rapport au jetable et notre responsabilité envers l’humanité et non pas envers la planète, parce qu’elle s’en fout de nous, la planète.
Un triste inventaire
à la Prévert (avec moins de talent)
Une règle millimétrée qui n’est pas respectée
Une pince monseigneur
Une palme pas très académique
Un collyre pour oiseau-lyre
Un rouleau de peinture
Une crème hydratante au
Cool à Jane
Une semelle taille 36
Un rien flottant
Pas de raton laveur
Mais une éponge arrêt curé
Un bouchon de dents qui frisent
Et sa brosse à cheveux
Un briquet
Une brick de lait 4en1
Une dose de vitamine
Une cuillère à café
Un bol à thé
Cet inventaire
je ne l’ai pas inventé
Ce n’était pas nécessaire
Il était jeté
Je l’ai découvert
À mes pieds
Inspiré par Prévert
Je l’ai noté
Dans quel état, notre terre
Allons nous laisser
Sans commentaire
aux enfants nés
Oubliant son unique univers
Dans sa vanité
L’humanité
Se perd
Futur
Ce n’est qu’un aperçu du legs que nous laissons aux générations futures, les archéologues ne manqueront pas de sujets d’étude avec tous ces souvenirs abandonnés.

Face à la pollution de nos plages, deux attitudes s’opposent : le questionnement sincère et le déni confortable.
La réponse facile : un manque de moyens
À la question : « Pourquoi l’endroit est-il si sale ? »,
la réponse la plus fréquente entendue : « Pas de budget. »
Mais n’est-ce pas là une façon de déplacer le problème ? Cette explication superficielle occulte une réalité plus complexe et plus inconfortable.
La vraie question : l’origine de la pollution
Ne devrions-nous pas plutôt nous demander : « Pourquoi tous ces déchets se retrouvent-ils ici ? » Un nettoyage de surface, sans s’attaquer à la source du problème, s’apparente à un pansement sur une plaie infectée. Paradoxalement, une plage parfaitement propre pourrait même nous empêcher de prendre conscience de l’ampleur des dégâts.
Le mythe du « c’est ailleurs »
On peut se rassurer en pensant : « C’est là-bas ! Sur nos côtes françaises, la propreté règne. » Cette affirmation ne reflète pas la réalité. La pollution touche tous les littoraux, y compris les nôtres. Les efforts colossaux déployés par les municipalités masquent souvent l’étendue du problème. À Nice, par exemple, ce sont six tonnes de déchets qui sont retirées quotidiennement des rivages – une quantité alarmante de canettes, mégots et emballages abandonnés.3
L’avènement du jetable
Pour comprendre le problème, remontons à ce tournant écologique, l’usage unique.
Je suis issu d’une génération qui a vécu une époque où l’on prônait la durabilité. Nous allions chez la laitière avec notre pot en aluminium, rapportions les bouteilles en verre à la consigne, faisions nos courses avec un panier, et marchions trente minutes pour nous rendre à l’école. C’est dans ce contexte que j’ai assisté à l’apparition insidieuse du « jetable ».
La transition vers le jetable : un choix aux conséquences imprévues
Il s’est imposé progressivement, présentant des avantages apparents :
- Moins cher à produire, mais plus coûteux à éliminer
- Plus pratique, mais moins facile à recycler
- Plus inaltérable, mais moins aisé à détruire
Des objets emblématiques comme le stylo Bic, le rasoir jetable, ou la brique de jus de fruits sont devenus omniprésents. Pourtant, à l’époque, personne n’a anticipé les conséquences à long terme de ces innovations sur notre habitat.
Les conséquences environnementales
Au fil du temps, les déchets se sont accumulés :
- Dans les océans
- Dans les cours d’eau
- Dans les sols
- Dans les écosystèmes
Cette accumulation engendre des dommages écologiques considérables, menace la faune et la flore de manière alarmante.
Vers une prise de conscience collective
Avec les années, la reconnaissance croissante des effets néfastes du plastique sur l’environnement a donné naissance à des mouvements mondiaux qui visent à :
- Réduire l’utilisation du plastique
- Encourager la récupération et le recyclage
- Promouvoir des alternatives durables
Le passage du durable au jetable, initialement perçu comme un progrès, s’est avéré constituer un défi écologique majeur. Notre génération, témoin de cette transition, assume aujourd’hui la responsabilité de la recherche de solutions pour notre avenir.
Lueur d’espoir
La prise de conscience avec une tentative, c’est mieux que rien…

Ne pas jeter
En attendant une solution, je rends hommage à certaines volontés individuelles



Vous pouvez retrouver ce pêcheur ici…
Sauver l’humanité plutôt que la planète
La réalité alarmante de la pollution plastique
Chaque minute, 20 tonnes de plastique se déversent dans l’Océan. Nous en avalons environ 5 grammes par semaine. Ces chiffres stupéfiants illustrent l’ampleur du problème auquel nous sommes confrontés. 4
Je n’imaginais pas ces quantités !Repenser notre approche : l’humanité au cœur des enjeux
Arrêtons d’essayer de sauver la planète.
Notre sort l’indiffère : la vie ne dépend pas de notre présence, mais quelle prétention de penser à « préserver la Terre », comme des superhéros hollywoodiens ?
Concentrons-nous sur la conservation de l’humanité et de son habitat, et quel défi incontournable, si nous voulons un avenir !
Rappelons-nous le destin des dinosaures, ces colosses de 20 tonnes aussi longs qu’une piscine municipale. Leur quête effrénée de gigantisme a conduit à leur extinction, faute de comprendre les limites de leurs ressources. Ne répétons pas cette erreur.
La prise de conscience et l’action collective
L’actualité révèle une sensibilisation croissante. Chaque geste compte, mais ils ne suffisent pas. Sans action volontaire et collective, nous risquons de subir des décisions contraignantes et douloureuses des pouvoirs publics.
Un appel à l’action responsable
Ensemble, avec humilité et détermination, forgeons un avenir durable pour l’humanité; à chacun son rôle dans la préservation de notre habitat, non par arrogance, mais par nécessité de perpétuer notre existence sur Terre.
Intervenons avec sagesse et responsabilité pour garantir un lendemain prometteur aux générations futures. Notre survie en tant qu’espèce est en jeu, et c’est par une action collective et réfléchie que nous pourrons relever ce défi crucial.
Questions subsidiaires
Numéro 1

Je me demande si « fécond » s’orthographie de cette manière ?
Numéro 2

––– O –––
Un geste écologique innovant
Au-delà de ces considérations personnelles, examinons une initiative originale qui pourrait inspirer de nouvelles façons d’agir pour l’environnement.
Le dilemme du coquillage
Ramasser un coquillage sur la plage équivaut à priver un bernard-l’ermite de sa maison. Tout le monde le sait, mais souvent ignorée par les promeneurs.
Une initiative ingénieuse
Une initiative remarquable mérite d’être largement diffusée. Cet homme propose une solution à la fois écologique et ludique :
- Il offre des coquilles vides numérotées aux bernard-l’ermite.
- Les animaux, souvent logés dans des débris artificiels, adoptent volontiers ces nouvelles demeures naturelles.
- Chaque individu est photographié dans son nouvel habitat.
- La collecte et le référencement de l’ancien abri artificiel créent un lien solide
Les bénéfices multiples
Cette approche présente plusieurs avantages :
- Dépollution du site : Les débris artificiels sont retirés de l’environnement.
- Restauration écologique : Les coquillages retournent à leurs utilisateurs naturels.
- Sensibilisation : Cette activité offre une alternative éducative et écoresponsable au simple ramassage.
- Bonus : pensez à la poussière sur l’étagère 🤣
Un modèle à suivre
Cette initiative exemplaire pourrait inspirer d’autres gestes similaires, et encourager une interaction plus responsable avec le milieu marin. Elle démontre qu’avec de la créativité, on peut concilier loisir, éducation et protection de la nature.
Cette approche novatrice transforme une simple promenade sur la plage en une pratique concrète de préservation du biotope. Elle invite chacun à repenser son rapport à l’écosystème et à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement.
Pour terminer
Nous avons parcouru un chemin sinueux, qui va de trésors plastiques à la crise du logement des bernard-l’ermite. Alors, devrions-nous sauver la planète ou l’humanité ? Comment vivre sur cette Terre sans se prendre trop au sérieux, et en évitant de laisser un héritage de déchets à nos petits-enfants ?
Après tout, même les dinosaures n’ont pas réussi à tout gâcher en 165 millions d’années, quant à nous, en à peine quelques décennies et hop ! un nouveau continent artificiel.
Mais bon, tant qu’on a de l’humour, on a de l’espoir. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, les archéologues du futur trouveront nos ordures tellement absurdes qu’ils en riront… ou pas !