Le radieux Grand Bouddha de Phuket dresse ses 45 mètres de marbre blanc, domine le sud de l’île. Sa présence perce le ciel, invite le regard et l’esprit à s’élever. Dans le parfum de l’encens et le son envoûtant des ฆ้องวงเล็ก (khlong wong lek — Instrument en bronze), entre ciel et terre, laissez-vous transformer par ce géant silencieux, symbole de paix et de spiritualité
Votre voyage intérieur commence ici.
Osez l’ascension !
Sous la pluie du soir
Le Bouddha blanc contemple
Lumière en nos vies
Big Buddha
Le grand bouddha
Vous pouvez plonger dans cette ambiance et accompagner votre lecture.
Son immense silhouette, tournée vers le levant, semble embrasser le soleil chaque matin. Il symbolise, d’un simple geste de sa main droite touchant le sol, sa victoire sur Mara, la personnification du mal, et confirme son chemin vers le Nirvana.
Le Bouddha a toujours rejeté l’idée qu’il était un dieu ou le messager d’un dieu. Il affirme aussi que son illumination ne découle pas d’une intervention surnaturelle, mais plutôt d’une profonde compréhension de l’esprit humain. Ce message universel rappelle que l’éveil est possible pour tous.
Souvenirs
Nous revenons régulièrement sur cette colline depuis 2010. La route sinueuse traverse des forêts tropicales luxuriantes, où se côtoient les larges feuilles des bananiers et les surprenantes frondes des Licuala grandis, ce palmier ébouriffé. Des plantations d’hévéas, à la fraîcheur caractéristique, succèdent aux diverses variétés de bambous qui ondulent au rythme de la brise marine du golfe de Chalong. Le chant strident des cigales, cliquez sur le lien pour écouter cette symphonie naturelle envoûtante.
En passant près de l’entrée de la propriété, nous repensons à cette mère et sa fillette, qui étaient venues gentiment poser devant cette porte d’un riche homme d’affaires, il y a déjà quatorze ans. Leurs yeux noirs, francs et directs abrite une douceur fascinante et une une ferme détermination. Elles entretenaient depuis deux ans, la maison et le jardin sans jamais croiser le maître des lieux ! Nous n’avons jamais pu les revoir, malgré nos tentatives, mais leur souvenir reste pourtant vivace dans notre mémoire.
Nous reprenons notre ascension, le ciel s’assombrit soudainement et les nuages deviennent menaçants. Nous persistons malgré tout. Des gouttes chaudes commencent à tomber, rebondissant sur un sol brûlant. S’élève alors cette odeur caractéristique, vous le savez, fidèle lecteur, j’adore ce mélange de fragrances, de poussière, de végétation qui emplit l’air !
J’en parle ici…
La nature nous offre un moment de répit pour contempler la majesté du lieu.
Ces moments simples, mêlés à la fugace beauté des paysages et ce changement soudain du temps me rappellent l’un des concepts fondamentaux du bouddhisme : l’impermanence. Nos expériences, nos émotions, et même notre existence fluctuent constamment, tout comme les nuages qui se dissipent pour laisser percer le soleil.
Certains visiteurs anticipent l’ondée et préfèrent se lancer à l’assaut des marches.
Je me trouve plongé, face au Grand Bouddha impassible, dans une réflexion profonde sur la nature éphémère de toute chose. Les touristes autour de moi s’affairent à prendre des photos, inconscients peut-être que ces images numériques capturent des instants qui déjà appartiennent au passé.
Je hume sereinement le petrichor et mon regard se pose sur les flaques formées par le récent orage, et je réalise qu’elles offrent une parfaite illustration de ce concept fondamental.
Je m’amuse avec l’eau laissée par l’averse, et j’observe son caractère éphémère.
Un exemple concret d’impermanence : dans quelques minutes, cette illusion disparaîtra comme toutes choses sur terre.
L’intelligence collective et populaire cite souvent ce proverbe :
après la pluie…
…vient le beau temps !
Cette idée postule que tout dans l’univers change constamment. Rien n’est fixe, rien n’est éternel. Cette vérité s’applique aux objets physiques, aux émotions, aux pensées, et même à notre propre identité. Comprendre et accepter l’impermanence représente une étape cruciale vers la libération de la souffrance dans la philosophie bouddhiste.
Réflexions sur l’impermanence
Le bouddhisme nous explique que tout est en constant changement : rien n’est éternel, des objets à nos pensées ou émotions. Cette flaque d’eau, bientôt évaporée par le soleil, illustre bien ce principe. Accepter l’impermanence peut paraître ardu, mais c’est aussi une voie vers la diminution de notre souffrance. En reconnaissant la nature transitoire des choses, nous apprenons à vivre pleinement l’instant présent, à nous détacher du caractère éphémère et à voir chaque moment comme un enseignement.
Réflexions personnelles
Cette réflexion m’a naturellement conduit à examiner mes propres questions.
Le bouddhisme correspond parfaitement aux pensées que j’ai développées au fil des années. Parmi ces concepts qui m’aident au quotidien :
- La responsabilité personnelle : Mes actions m’impactent directement, non destinées à une entité supérieure ni pour quiconque. Cette approche encourage un fort sens de l’éthique individuelle et nous fait prendre conscience de l’impact de nos gestes.
- La réincarnation : Cette notion offre une perspective fascinante sur l’amélioration de soi à travers de multiples existences. Elle pourrait expliquer notre vie sur terre et donner une signification plus profonde à nos expériences.
- Le karma : L’idée que chacun construit son avenir et récolte le fruit de son passé apporte une dimension de justice cosmique à notre réalité. Elle nous incite à agir avec sagesse et compassion.
Ces principes me proposent un angle différent sur la souffrance et l’universalité. Ils m’aident à aborder l’existence avec plus de bienveillance, non seulement envers les autres, mais aussi moi-même. Je ne cherche plus, lors d’épreuve, à blâmer une force extérieure ou un destin cruel. Au contraire, j’y vois des opportunités d’apprentissage et de croissance personnelle.
Cette approche ne nie pas la réalité de la douleur. Elle propose plutôt un cadre pour la comprendre et y faire face avec plus de sérénité. Nous devenons acteurs de notre propre libération en acceptant l’impermanence et en embrassant la responsabilité de nos actes.
Prière du soir
Le recueillement du soir reste un de mes moments préférés. J’aime le son des mélopées fascinantes qui emplissent la salle et les cœurs. Les moines prient en l’honneur du Bouddha et rendent hommage au don de la vérité pure et universelle. Cet enregistrement, vous pouvez le découvrir au début de cet article.
Visite
J’observe le ballet des visiteurs. Je remarque la variété des réactions devant à cette statue monumentale. Certains semblent en intense recueillement, d’autres trouvent un centre d’intérêt divers,
moi,
et moi, et moi, et moi,
sans jugement aucun.
Ces différents comportements m’amènent à réfléchir sur ma propre expérience face au Grand Bouddha de Phuket. Il transcende, pour moi, le simple cadre touristique, qui dépasse sa présence physique, pour devenir une relation profondément spirituelle. Il m’invite à contempler mon existence, à méditer sur l’impermanence de nos états d’esprit et de nos perceptions, et à reconnaître mon lien intime avec l’univers. Ce lieu sacré nous transmet l’importance de vivre pleinement chaque instant, de développer compassion et sagesse, et de rester dans l’ici et maintenant.
Cette visite a ravivé en moi une curiosité de pensée. Elle m’a encouragé à explorer davantage les enseignements bouddhistes, non pas comme une religion à adopter, mais plutôt une vertu à intégrer dans mon quotidien.
Au fond, ne recherchons-nous pas tous ces moments qui nous transforment et nous connectent à l’essentiel, même si nous les exprimons de manières différentes ?
J’ai hâte de découvrir : quelle rencontre ou quel lieu a profondément marqué votre vie et changé votre perspective ?